Sarahaura un fils. Dieu a visitĂ© son peuple parce que Dieu est Amour et « il a tellement aimĂ© le monde qu’il a envoyĂ© en visite parmi nous son propre fils, son fils bien-aimĂ©, non pour condamner le monde mais pour que le monde soit sauvĂ© » ( Jn 3, 16). Et quand JĂ©sus est accueilli dans la famille de BĂ©thanie, alors, transformation ! Commenous l’avons vu dans la leçon prĂ©cĂ©dente, Dieu n’approuve pas toutes les religions. Mais il nous est possible d’adorer le CrĂ©ateur d’une maniĂšre qui lui est agrĂ©able. Quel est donc « le culte », ou « la religion », qui lui plaĂźt ? Jacques 1:27 ; note). Voyons ce que la Bible dit Ă  ce sujet. 1. Quelle doit ĂȘtre la base de notre culte ? C’est la Bible qui doit ĂȘtre Sinous obĂ©issons, le Seigneur a promis ceci : « Les portes de l’enfer ne prĂ©vaudront pas contre vous, oui, et le Seigneur Dieu dispersera les pouvoirs des tĂ©nĂšbres devant vous et Ă©branlera les cieux pour votre bien et pour la gloire de son nom » . Lorsque nous faisons ce qu’indique notre prophĂšte, les bĂ©nĂ©dictions se dĂ©versent du ciel. 1- Nous avons vu les pas de notre Dieu croiser les pas des hommes nous avons vu bruler comme un grand feu pour la joie de tous les pauvres : Reviendra-t'il ma E = Avent, attente, espĂ©rance Car« ce n’est pas nous qui avons aimĂ© Dieu, mais c’est lui qui nous a aimĂ© en premier » et qui nous appelle. Le signe en est que « son amour nous presse » Ă  travers l’appel Ă  le suivre : Parole de vie venant d’un prophĂšte – comme ÉlisĂ©e Ă  la suite d’Élie ; rencontre de JĂ©sus qui nous rejoint sur notre route et « sa Parole rend notre cƓur tout brĂ»lant ». La marque Nousavons vu les pas de notre dieu partition pdf. Date de publication: 05.12.2021. Une simple valse d'Auvergne. Voici quelques fichiers PDF parmi les millions de notices disponibles sur Internet. Les mimosas d'OlĂ©ron. BĂ©nĂ©dicitĂ© et GrĂąces Chanson traditionnelle. Je t'offre ma chanson. DIEUUTILISERA TOUS VOS TALENTS SI VOUS LE LAISSEZ FAIRE. Les dons de grĂące et l'appel de Dieu sont sans repentir (Romains Il:29) Cela signifie que Dieu ne change pas d'avis quand II distribue les talents – Il sait Ă  qui II les donne. Et comme Dieu vous prĂ©parait pour Son Service avant mĂȘme que disaienten se moquant : Il a sauvĂ© les autres, il ne peut pas se sauver lui-mĂȘme ; s’il est le roi d’IsraĂ«l, qu’il descende maintenant de la croix et - Journal ChrĂ©tien 2Pierre 1 16 Ce n'est pas, en effet, en suivant des fables habilement conçues, que nous vous avons fait connaĂźtre la puissance et l'avĂšnement de notre Seigneur JĂ©sus-Christ, mais c'est comme ayant vu sa majestĂ© de nos propres yeux. 17 Car il a reçu de Dieu le PĂšre honneur et gloire, quand la gloire magnifique lui fit entendre une voix qui disait: Celui-ci est mon Fils bien Cessignes dĂ©coulent de la vie avec lui. « C’est par la grĂące que vous ĂȘtes sauvĂ©s, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu, ce n’est pas le fruit d’Ɠuvres que vous auriez accomplies. Car par notre union avec le Christ, JĂ©sus, Dieu nous a créés pour une vie riche d’Ɠuvres bonnes qu’il a RVcy30. La chanson Ă©tait contemporaine et dynamique, rythme Ă©lectronique, touf touf. Ça chantait aussi. Un musicien farceur avait eu l’idĂ©e d’ajouter par-dessus une sirĂšne, une sorte de hurlement ascendant et descendant. Dans la chanson, ça marchait assez bien, mais l’effet en tant que tel Ă©tait, selon moi, de trĂšs mauvais goĂ»t. Enfin, je n’étais pas sĂ»r qu’il fĂ»t pertinent, pour autant, de dire du mal du musicien, sachant que derriĂšre les vitres de la voiture, Kyiv, la capitale du monde, dĂ©filait — notre Ă©poque, c’était donc cela. J’avais toutes les raisons de penser que la sirĂšne n’était pas dans la chanson, mais bien de l’autre cĂŽtĂ© de la vitre. Je scrutais attentivement dehors, il y avait les habitants de Kyiv suivant leur bonhomme de chemin, tenant quelque chose ou quelqu’un Ă  la main, comme si personne ne se prĂ©occupait de la sirĂšne — l’alerte aĂ©rienne. Les voir ainsi ne m’apaisait en aucune façon, vu que ces gens se comportaient exactement de la mĂȘme maniĂšre, lorsqu’aucun doute n’était permis quant au statut de sirĂšne du bruit entendu. MĂȘme chose pour mes compagnons de route — je savais dĂ©jĂ  qu’ils ne rĂ©agissaient pas davantage en cas de signal d’alerte. C’était la raison pour laquelle, je n’arrivais pas Ă  savoir quel devait ĂȘtre mon propre sentiment — ĂȘtre terrorisĂ© ou me laisser vivre tout simplement, ce qui ne faisait aucune diffĂ©rence pour le monde qui dĂ©filait sous mes yeux, alors mĂȘme que j’étais coincĂ© Ă  l’arriĂšre de cette voiture. Tout ce que je pouvais faire, c’était attendre que cette atroce rengaine pop se termine et tendre l’oreille pour voir si la sirĂšne s’arrĂȘterait simultanĂ©ment. VoilĂ , la dynamique s’estompait, le final de la composition, il n’y avait plus qu’un touf touf, et puis la sirĂšne, voilĂ , touf touf, le morceau s’arrĂȘta, mais la sirĂšne elle Ă©tait toujours lĂ . DĂ©but du morceau suivant. Sachant qu’avant cela nous Ă©tions allĂ©s Ă  Dnipro, et que lĂ -bas la sirĂšne ne pouvait se confondre avec rien d’autre, hurlant de tous cĂŽtĂ©s et plusieurs heures durant. Personne, littĂ©ralement personne ne se prĂ©cipitait pour trouver un endroit oĂč se cacher. Pour le dĂźner, les gens qui nous accueillaient avaient rĂ©uni de la viande et des Ɠufs, et le vin Ă©tait dĂ©jĂ  dans les verres. À ce propos, le peintre Andris EglÄ«tis avait dĂ©clarĂ© peu de temps auparavant C’est justement en temps de guerre qu’on a les meilleures fĂȘtes ». Je faisais tout ce que je pouvais pour dĂ©guster mon vin malgrĂ© l’alarme, mais bon. Dans l’auberge de jeunesse, entraient et sortaient toutes de gens. Le rĂ©ceptionniste nous enjoignit de ne pas fumer dans le hall d’entrĂ©e, alors mĂȘme que des pensionnaires y avaient mis du linge Ă  sĂ©cher. Hors de question de fumer — et mĂȘme d’essayer. On se contenta de boire ce vin, d’échanger toasts et impressions. Des profondeurs de l’auberge surgirent deux filles qui allĂšrent s’assoir pile devant le linge Ă©tendu, et quasiment drapĂ©es dedans, se mirent Ă  fumer. Elles tirĂšrent sur leurs sĂšches jusqu’au bout, puis en grillĂšrent chacune une deuxiĂšme. Elles restĂšrent assises lĂ  un bon moment, enveloppant aussi le linge de leurs fumĂ©es. Peut-ĂȘtre, me disais-je, que le lendemain, le propriĂ©taire irait se plaindre auprĂšs du rĂ©ceptionniste, lequel rĂ©pondrait Mince alors ! J’avais pourtant dit de ne pas fumer ! » Mais cela, ce serait pour le lendemain — enfin on souhaitait qu’il en fĂ»t ainsi le lendemain, sachant qu’à cet instant prĂ©cis, alors que le vin pleuvait et que la fumĂ©e fumait, la sirĂšne ne cessait pas un instant de hurler. Nous sortĂźmes — il fallait bien nous aussi que l’on fume — et lĂ , on entendait beaucoup mieux. Quelque chose produisait des Ă©clairs dans le ciel — et je me dis Tiens, un Ă©clair, un orage ? mais non ! m’expliquĂšrent plusieurs compagnons de voyage plus expĂ©rimentĂ©s, lĂ -bas, c’est la dĂ©fense antiaĂ©rienne qui se bat pour nous. AttirĂ©s par la croix rouge sur notre camionnette, des gens vinrent nous trouver. Est-ce qu’on revenait des zones de conflit ? Est-ce qu’on ne saurait pas quelle est la situation Ă  Zaporijjia ? Trois jours qu’on est sans nouvelles de la famille. Non, pour Zaporijia, on est au courant de rien. Tout ce que l’on avait vu, c’était un fourgon qui venait de par lĂ -bas avec le nombre 200 » peint sur les cĂŽtĂ©s. Tellement chargĂ© qu’il penchait d’un notre chambre, il y avait un couple de Kherson. Ils nous racontĂšrent comment ils avaient fui et comment ils s’étaient retrouvĂ©s coincĂ©s ici, et j’aurais bien voulu participer Ă  la discussion, mais je tombai comme une souche. En pleine nuit, je me rĂ©veillai, tout le monde dormait, et encore les sirĂšnes. Que faire ? Rien du tout. Je me rendormis au plein cƓur de l’alerte, jamais je ne me serais cru capable d’un truc encore avant cela, il y avait eu Kharkiv. Nous avions roulĂ© Ă  travers la nuit comme Apollinaire dans la petite auto » — je prĂ©sume seulement que la nĂŽtre Ă©tait plus grande que la sienne. Chacun d’entre nous avait sur le cou son groupe sanguin Ă©crit au marqueur, un garrot tourniquet dans la poche du pantalon, et je fus le premier Ă  enfiler un gilet pare-balles. Pas le premier, non ! Les militaires qui roulaient dans la voiture devant nous les avaient enfilĂ©s d’abord, et du coup j’avais jugĂ© que nous aussi on pouvait aussi les mettre. Histoire de me changer les idĂ©es, je me dis que j’allais plonger le nez dans mon portable, Ă©changer quelques messages. Mais pas question. Quand on passe par lĂ  de nuit, il faut Ă©teindre les tĂ©lĂ©phones. La nuit partout autour — pas question d’ouvrir un bouquin. On Ă©changea quelques mots. Sur la beuh, sur la vie Ă  la campagne. Puis on continua la route sans rien dire. De temps en temps, Ă  la radio, quelques paroles des autres du groupe. Il y avait nos deux camionnettes, le camion militaire et Ioulia dans la berline. À un moment donnĂ©, on distingua Ă  la radio 
 Ioulia, quand on sera presque arrivĂ©s Ă  Kharkiv, tu traces devant — en cas de pĂ©pin, ils n’auront pas la bagnole devant
 » DerriĂšre les vitres, c’était tellement noir. Est-ce que par lĂ -bas, quelqu’un nous regardait ? Est-ce qu’on nous voyait. Du noir et encore du noir, et soudain ça s’éclaira derriĂšre les vitres. On s’arrĂȘta pour fumer. Un rossignol. Kharkiv Ă©tait tout jour, il y a sacrĂ© bail, j’avais fait le voyage Ă  Tallinn pour assister Ă  une version trĂšs spĂ©ciale du Roi Lear — ce qu’on ne va pas inventer pour occuper son temps ! Ce n’est pas trĂšs important, mais il y avait dans le bus un metteur en scĂšne que personne ne connaissait, mais trĂšs imbu de sa personne. Il parlait sans arrĂȘt, dĂ©bitait des histoires sans intĂ©rĂȘt, mais comme ça arrive parfois, l’une d’entre elles m’est restĂ©e en mĂ©moire malgrĂ© tout. Il avait racontĂ© qu’il avait mis en scĂšne L’Idiot et que, pour cela, il lui avait fallu recruter une belle actrice — d’une beautĂ© authentique, universelle. Sa solution avait Ă©tĂ© d’aller chercher une ballerine, vu que — c’est une rĂšgle de la nature —, toutes les ballerines sont belles. Sa thĂ©orie m’avait bien plu sur le moment, j’aimais son audace, son intĂ©gritĂ©. Bien sĂ»r, on pouvait dĂ©battre de sa justesse — les plus belles, Ă©taient-ce vraiment les ballerines ? Pendant un temps, je penchais plutĂŽt pour les serveuses de bar, puis plus tard, les stagiaires des agences de pub. Plus tard, j’avais cessĂ© de croire et j’avais conclu que ce n’étaient que des fadaises, et que l’essentiel, ce qui comptait vraiment, c’était l’ñme de la personne. Mais lĂ , dans cette matinĂ©e de Kharkiv, plus aucun doute n’était possible les plus belles, c’étaient les soldates. Et de fait, elles Ă©taient deux parmi nos gardiens. Les voilĂ  qui sortent de la voiture, elles Ă©tirent leurs jambes, je les contemple satisfait en me disant vivant donc ? Ça alors ! C’était le matin, on Ă©tait contents. La nuit Ă©tait passĂ©e, le moment entre tous le plus dangereux de la journĂ©e, celui oĂč la puissance du mal est la plus grande. Ça ne change rien, ça peut encore nous tomber dessus Ă  tout moment avertit un militaire, n’enlevez surtout pas vos gilets pare-balles ! ». Un pastor » de Kharkiv nous accueillit chez lui. À quatre heures du matin, il apprenait notre existence, et quinze minutes plus tard nous poussions la porte de sa maison. Pour notre petit dĂ©jeuner notre dĂźner ?, il avait prĂ©vu pour nous du saucisson, du fromage, du pain, des conserves, du thĂ©. Notre hĂŽte nous raconta que la maison oĂč nous nous trouvions avait Ă©tĂ© frappĂ©e rĂ©cemment par une bombe Ă  sous-munitions, mais que la roquette n’avait pas explosĂ©. J’empilai du fromage sur du saucisson en me remĂ©morant cette vieille maxime de guerre qui dit qu’une bombe ne frappe jamais deux fois le mĂȘme endroit, et donc, si tel Ă©tait le cas, nous nous trouvions en lieu sĂ»r. Était-il toutefois certain que la rĂšgle s’appliquĂąt aux obus qui n’avaient pas explosĂ© ? Le fils de la famille avait voulu Ă  tout prix un velux dans sa chambre Il l’a voulu, il l’a eu ! » s’éclaffa notre hĂŽte. L’église qui se trouvait Ă  huit kilomĂštres d’ici ne risquait rien. Le pasteur accueillait sous son toit une multitude de gens. Pour nos guides plutĂŽt circonspects, ce pasteur fut de tous nos contacts celui qui leur sembla le plus fiable, leur prĂ©fĂ©rĂ©. Ce gars parle normalement ! Oui c’est ça, il parle normalement. » AprĂšs trois heures de sommeil, on reprit la route pour aller livrer le contenu de notre cargaison. Celle-ci devait ĂȘtre rĂ©partie entre diffĂ©rents sites, et nous nous retrouvions traversant des enfilades d’immeubles noirs carbonisĂ©s, cherchant Ă  rejoindre un village rĂ©pondant au nom de NovaĂŻa Rogan ». Nous n’étions plus trĂšs loin. Des tanks calcinĂ©s, nous en avions dĂ©jĂ  vu dans les environs de Kyiv. En passant devant, les gens faisaient des selfies. Irpin Ă©tait juste Ă  cĂŽtĂ©, il fallait passer Ă  travers. Vision d’horreur devant le check-point un mannequin de femme avec un masque Ă  gaz et Ă  bout de bras un balluchon de mendiant. Aux check-points, il n’était pas rare de voir des mannequins, des sortes de sculptures figurant des soldats. Des leurres pour tromper l’ennemi. Un comme celui-lĂ , en revanche, je n’en avais pas encore vu. Les gravats Ă©taient ramassĂ©s, les gens prenaient les choses en main, remettaient en Ă©tat ce qui pouvait l’ĂȘtre. La guerre s’était Ă©loignĂ©e. À NovaĂŻa Rogan, elle se rapprochait Ă  nouveau. Des ruines fraĂźches, des trous, des dĂ©combres. C’était — c’est encore — un village, une zone d’habitation. L’armĂ©e russe Ă©tait entrĂ©e lĂ  le 25 fĂ©vrier. Elle avait Ă©tĂ© repoussĂ©e, mais pas suffisamment loin. Dans la rue principale, des militaires circulaient en gilet pare-balles, casque vissĂ© sur la tĂȘte — mais Ă  deux pas de lĂ , les gens du cru rĂ©paraient leur toit en bras de chemise, s’activaient dans les jardins. Dans une cour, une dame triait des bocaux de lĂ©gumes. Dans un bĂątiment, je reconnus les restes d’une Ă©glise — tout Ă©tait en ruines, mais l’icĂŽne de la Vierge Ă©tait encore en soldats nous accompagnĂšrent encore un peu plus prĂšs. Une fabrique de jouets — dĂ©truite. C’était lĂ , peu de temps plus tĂŽt, que passait la ligne de front. Les Russes s’étaient installĂ©s Ă  cet endroit et ils avaient pilonnĂ© la route. On voyait les traces qu’ils avaient laissĂ©es une botte, un bonnet, une veste matelassĂ©e, un sac arborant Armiya Rossii » — l’armĂ©e russe. Un tank cramĂ©. Plus loin un deuxiĂšme sous l’effet de l’explosion des munitions, la tourelle s’était trouvĂ©e projetĂ©e sur le cĂŽtĂ©. Notre Agnis commença aussitĂŽt son inspection en faisant des commentaires. Plus loin, encore un tank. Et encore et encore. Avec une pelle, un gars du coin raclait la terre tout en expliquant aux militaires que dans l’un des tanks, il restait de toute Ă©vidence un cadavre ça puait. Cependant, c’était un jour ensoleillĂ©, trente degrĂ©s, merveilleux ciel d’Ukraine au-dessus de temps en temps nos gars demandaient Tu as entendu ? ça a pĂ©tĂ© ! » Je n’ai rien entendu. Un soldat interrogea En arrivant, sur votre gauche, vous n’avez pas vu des nuages de fumĂ©e ? Maintenant, c’est lĂ  qu’on se bat. » Je n’avais pas fait attention, qu’est-ce qu’ils me racontaient ? J’explorai les endroits oĂč l’on s’était battu — j’étais comme au musĂ©e. Ce coup-lĂ , j’entendis trĂšs bien en effet. Et encore et encore. Quelle distance ? » demandĂ©-je Ă  Dmitry. À quinze kilomĂštres du musĂ©e de la bataille, la vraie bataille faisait rage. Ce sont les nĂŽtres qui tirent ? » demanda Agnis. Les nĂŽtres, les leurs 
 » rĂ©pondit le soldat. Puis on entendit encore quelque chose, tout prĂšs tout prĂšs. Des hĂ©licos » fit le soldat qui jeta un coup d’Ɠil rapide sur son tĂ©lĂ©phone. Les nĂŽtres. Les deux sont Ă  nous. » En effet, c’était ça, deux hĂ©licoptĂšres volaient en rase-mottes, vers la canonnade », comme je me souvenais l’avoir lu dans un bouquin. C’est OK pour vous si on les appelle “les orques” ? » demanda soudain Dmitry en passant devant une ixiĂšme unitĂ© calcinĂ©e. Pour nous, c’était soldat avec qui j’ai le plus discutĂ©, c’est Iaroslav des Teroboronas », les unitĂ©s de la dĂ©fense civile. Avant la guerre, Iaroslav Ă©tait juriste. Il songeait Ă  changer d’activitĂ©. Comme est nĂ©, a grandi Ă  Donetsk. À partir de 2014, pour moi tout Ă©tait dĂ©jĂ  foutu ». Et la guerre ne fut pas une surprise. Ils n’attendaient que cela depuis au moins an. Lorsqu’ils ont reconnu l’indĂ©pendance des RĂ©publiques populaires », tout devint clair comme de l’eau de roche. Ce matin-lĂ , Iaroslav regardait par la fenĂȘtre en direction de Kyiv quand soudain Fiou-fiou-fiou ! » Il ne comprit pas tout de suite de quoi il s’agissait. Puis les explosions. L’armĂ©e russe marcha sur Kyiv comme Ă  la parade, suivie de prĂšs par les forces de maintien de l’ordre avec leurs matraques. Tout ce beau monde resta coincĂ© sur l’autoroute. Puis, par cette mĂȘme autoroute si parfaitement exposĂ©e aux tirs vinrent les suivants. Et encore les suivants. Lors de la libĂ©ration de Boutcha, les gens dĂ©signĂšrent un des habitants — aux cĂŽtĂ©s des orques, il avait pris part Ă  la rapine. Iaroslav et quelques gars allĂšrent Ă  sa maison, descendirent Ă  la cave. Et lĂ , oho ! Une collection de tĂ©lĂ©viseurs et d’autres bricoles. Qu’est-ce qu’il comptait faire de tout ça ? s’étonna Iaroslav. Est-ce qu’il croyait franchement que les orques allaient s’installer pour de bon ? » J’imagine que c’était bel et bien son de nos gars demanda aussitĂŽt Et les pillards, vous les descendez ? On est prĂȘts Ă  entendre l’ñpre rĂ©alitĂ© de la guerre ». Non, on ne les descend pas, rĂ©pliqua Iaroslav. Si quelqu’un a piquĂ© de la bouffe, on lui fichera la paix. S’il a pris des objets d’un certain prix, il se prendra des coups. Dans les cas vraiment difficiles, par contre, il n’est pas impossible qu’on rĂšgle son compte Ă  l’un ou l’autre. » Se pouvait-il que nous ayons dĂ©passĂ© les bornes avec notre question ou bien qu’il ait Ă©tĂ© tentĂ© d’enrober les choses ? Ce qui fut pour moi une surprise — cela semble pourtant Ă©vident —, ce fut de voir que le soldat allait poursuivre le combat sur internet. Lorsque Iaroslav reposait son arme, il se mettait Ă  son ordinateur oĂč il croisait le fer avec des combattants russes assis sur leur canapĂ© de l’autre cĂŽtĂ© de l’écran. Sa pensĂ©e de juriste Ă©tait mise Ă  contribution, il semait la confusion dans leurs esprits en analysant les informations de source russe. Il avait en tĂȘte tous les chiffres — mais Ă©tant pour ma part incapable d’ĂȘtre aussi prĂ©cis que lui, je ne me risquerai pas Ă  vous les lui demandai son avis Ă  propos d’Oleksiy Arestovytch un type qu’on aime bien en Lettonie. Pour Iaroslav, il avait fait le job, en empĂȘchant que l’on tombe dans la panique. Mais les gens bien informĂ©s prĂ©fĂšrent ne pas Ă©couter — kto v tyĂšmĂ©, yĂ©go nie slouchaĂŻĂ©t ». La promesse que la guerre serait finie dans deux ou trois semaines » est devenue un mĂšme en Ukraine — tiens, prends par exemple cette image de la jeune fille triste qui demande Quand est-ce que je vais me marier ? » Et Ă  cĂŽtĂ© d’elle, Arestovytch qui lui rĂ©pond Dans deux ou trois semaines ! »Iaroslav Ă©tait donc de Donetsk, et il Ă©tait russophone. Il avait entendu ce qu’on rabĂąche partout les russophones d’Ukraine n’auraient rien Ă  faire de cette guerre. En disant cela, pour la premiĂšre fois, il se laissa emporter par l’émotion. Dans sa famille, ils Ă©taient presque tous russophones. Mais lui se battait contre la Russie. Et Ă  Donetsk, les bataillons russes de Svobodnaya Rossiya » se battaient aussi contre les les orques ne viennent plus dĂ©filer dans les parages. Leur aviation ne fait rien, tout est absurde, conformĂ©ment Ă  l’ensemble de leur tactique. On connaĂźt Ă  prĂ©sent le nombre de morts Je pense que cĂŽtĂ© ukrainien, c’est un peu moins. » Sans aide extĂ©rieure, ça n’irait pas, mais pas du tout. Sa gratitude pour tout le monde est immense, y compris pour nous. ArtĆ«rs, le chef de notre groupe, demande Ă  Iaroslav Mais Ă  ton avis, pourquoi est-ce que nous, Lettons, on fait tout ça ? » Iaroslav rĂ©torque C’est le genre de question que je ne me pose plus. Pour les gens corrects, tout est clair. ». Andis Surgunts avait un poĂšme comme ça, oĂč chaque vers, chaque mot Ă©tait raturĂ©. PoĂ©tique. Impossible de dĂ©chiffrer une seule lettre. En Ukraine, on voit de tels poĂšmes en bordure d’autoroute. Il s’agit des panneaux routiers, les grands bleus oĂč sont indiquĂ©s le kilomĂ©trage jusqu’aux grandes villes, les endroits oĂč il faut tourner, etc. Les panneaux ont Ă©tĂ© conçus pour aider les visiteurs. Mais Ă  partir du moment oĂč les visiteurs ne sont plus les bienvenus, toute information pertinente est badigeonnĂ©e, en gĂ©nĂ©ral de peinture noire. Impossible de deviner quoi que soit. Les informations que les panneaux portaient ont Ă©tĂ© effacĂ©es. Je me demande ce qu’il en ressort sĂ©miotiquement et sĂ©mantiquement, comme aurait dit Daina Teters, notre professeure Ă  l’AcadĂ©mie. Le signe a Ă©tĂ© dĂ©pouillĂ© de son sens, et ce faisant, il a acquis une tout autre signification, puissante et publicitĂ© a disparu des grands panneaux publicitaires, oĂč l’on peut lire Ă  prĂ©sent Priez ! Dieu vous entend ! » Soutenez les forces armĂ©es ukrainiennes ! » Ayez confiance en Dieu ! » Deviens un tueur, reste un homme ! »Aux check-points, on peut lire des textes expressifs, tels que Stop ! On tue ! », mais celui qu’on voit le plus souvent, c’est le slogan Ă  propos du bateau russe, peint Ă  la bombe noire sur le bĂ©ton, dont le dernier mot est souvent soumis Ă  l’autocensure. J’aurais bien voulu en prendre quelques-uns en photo, mais c’était en gĂ©nĂ©ral, ça donne quoi ?Ce qui m’a le plus Ă©tonnĂ©, c’est que rien n’était tellement Ă©tonnant, Ă  quel point les gens se comportaient normalement. À Lviv, dans les rues, il y a des jeunes filles, des trottinettes Ă©lectriques, des chats disparus sur des affichettes. À la terrasse d’un restaurant, un trompettiste joue l’air du Parrain ». Innovation un mendigot s’approche, tend son Ă©cuelle et clame Gloire Ă  l’Ukraine ! Gloire aux hĂ©ros ! », un business qui fait feu de tout Kyiv aussi, les chats disparaissent. Le restaurant Mimino » fonctionne. En fait, Ă  toutes les tables, on ne parle que de la guerre, et c’était la mĂȘme chose Ă  la nĂŽtre. Dans une rue de Kyiv, j’assiste Ă  la scĂšne suivante un garçon Ă  genoux devant une fille pour lui rattacher sa sandale. Quelque part, Ă  deux pas d’ici, plusieurs milliers d’orques sont en route pour venir leur faire la peau, mais les garçons de Kyiv s’agenouillent devant les filles pour boucler leurs sandales. C’est comme ça, rien Ă  faire ! Vite fait, en douce, je veux faire la photo. La fille me voit, je me dis qu’elle va se mettre en colĂšre, mais pas du tout ! Elle me dĂ©coche un sourire et arrange ses me disais je vais voir le peuple chanter l’hymne national, les volontaires monter au front. J’ai vu comment on boucle une qui est vrai, c’est qu’à Kyiv, on ne peut acheter de l’alcool que jusqu’à 16 heures, ça fait une vraie diffĂ©rence. Ce qui est vrai, c’est qu’ils boivent du vin, mĂȘme en pleine alerte aĂ©rienne — l’exemple de sont trop dĂ©tendus, dit Kharkiv, les raids aĂ©riens et les explosions continuent, les gens Ă©vitent les regroupements et tĂąchent de ne pas laisser leur voiture dans la rue, mais Ă  part ça, les cornichons poussent, les chiens courent vers quelque part et les filles font les soldes Ă  la boutique Jeans Classiques ».Je voulais voir le courage de ces gens. Ce ne sont pas les saints qui affrontent le Mal, mais les gens ordinaires. MĂȘme si ce sont lĂ  des termes difficiles Ă  manipuler. Il n’y a pas autant de drapeaux bleu et jaune que chez nous, en Lettonie. Ils ne croient pas aussi fermement que nous Ă  la victoire. Ils ne disent pas quand nous aurons gagnĂ© », mais si jamais nous gagnons ». J’ai demandĂ© aux soldats est-ce que les nouvelles sont bonnes ? Pour l’heure, toutes sont mauvaises. L’armĂ©e biĂ©lorusse se concentre Ă  la frontiĂšre. En ce moment, on manque d’ n’ai vu aucun portrait de Bandera. Je n’ai pas entendu la chanson fasciste MoskaleĂŻ po laguĂ©riam » — les Moscovites au Lager ! Personne ne dit que tout ça c’est de la faute de l’ comme mots Ă  prĂ©sent sur les gens qui m’ont pris avec eux pour ce voyage ArtĆ«rs, notre chef d’expĂ©dition, est un spĂ©cialiste de logistique, qui, en ce moment, jette toutes ses forces dans l’affaire ukrainienne. Māris tire Ă  l’arc, organise des voyages en riviĂšre et des campements de l’ñge de pierre. Dans l’équipe, il est notre spĂ©cialiste en secourisme. Il sait comment stopper une hĂ©morragie — dans le minibus, je l’ai entendu expliquer Ă  quelqu’un comment pratiquer une ponction pleurale, tout en tripotant une aiguille. ArtĆ«rs et Ēriks sont les moins loquaces de la bande, et ce voyage en Ukraine n’est pour eux ni le premier ni le dernier. Agnis sait tout sur tout sur les bagnoles, les armes, et plus gĂ©nĂ©ralement, sur tout ce qui contient de la ferraille. Il sait tout sur les systĂšmes de localisation, et ça nous a Ă©tĂ© fort le voyage, personne ne parlait des valeurs libĂ©rales — pas plus que des arrivant Ă  Loutsk, Agnis avait du mal Ă  contenir sa fĂ©brilitĂ©. Il faut dire que c’est le berceau de la LoutskyĂŻ AvtomobilnyĂŻ Zavod » ou LUAZ, la fameuse usine automobile soviĂ©tique spĂ©cialisĂ©e dans les vĂ©hicules tout terrain. Il lui fallait des piĂšces pour son LUAZ amphibie de collection. Ça tombe bien, on a le temps, il faut attendre le deuxiĂšme bus. On demande Ă  une station-service Bon, fait Agnis, oĂč est-ce qu’on peut trouver des piĂšces pour un LUAZ amphibie ? » Il montre des photos du vĂ©hicule sur son tĂ©lĂ©phone. On nous envoie Ă  un magasin, oĂč l’on nous envoie vers le marchĂ©. D’un bon pas, nous filons donc en direction du marchĂ©, nous traversons la rue, comme de bien entendu. Une voiture de police s’arrĂȘte. C’est pour nous ! » que je balance en rigolant, je suis le spĂ©cialiste de ce genre de vanne. Une policiĂšre — belle comme une soldate — sort du vĂ©hicule. Et aussi un policier, qui remonte aussitĂŽt, puis ressort aussitĂŽt, mitraillette Ă  l’épaule, et les voilĂ  qui fondent vers nous. Nous avons traversĂ© la rue au mauvais endroit. Le passage cloutĂ©, on le voit, Ă©tait juste Ă  cĂŽtĂ©. Mais nous venons de Lettonie ! Ah oui ? Parce que comme ça, en Lettonie, on peut traverser les rues n’importe oĂč ? Vos passeports ! Je soupçonne que nos allures sportives et nos pantalons de treillis ont aussi contribuĂ© Ă  Ă©veiller leur contrĂŽlent nos passeports. Dans le mien, ils trouvent un visa pour la BiĂ©lorussie, dans celui d’Agnis, pour la Russie. Chaque question en appelle une autre. C’était pour le championnat de hockey ! Vous ĂȘtes joueur de hockey ?Quel est votre itinĂ©raire ? Loutsk-Lviv-Kyiv-Kharkiv-Dnipro-Rivna-Loutsk. Et maintenant, on rentre Ă  la maison !Montrez-moi vos tĂ©lĂ©phones ! Tout WhatsApp, Telegram, appels, derniĂšres photos que j’ai prises, ce sont justement des vues des check-points — des photos sans militaires visibles, donc ça doit passer, mais vu la tonalitĂ© des Ă©changes, la conversation pourrait facilement s’enflammer. Alors qu’Agnis montre les siennes, je fais le gars qui cherche, et j’en profite pour effacer fissa mes derniers clichĂ©s. Lorsque vient mon tour, la policiĂšre dĂ©couvre un coucher de soleil sur un hĂŽpital en ruines. Elle inspecte WhatsApp. Un Ă©change avec des potes de Jelgava ayant pour objet le squelette noir » avec la photo qui va avec. Comme tout cela semble coin de l’Ɠil, je vois qu’Agnis est dĂ©jĂ  en train de montrer au flic les photos de son LUAZ amphibie et de lui faire la liste des piĂšces qui lui manquent. Agnis est policiers vĂ©rifient une nouvelle fois l’historique de nos appels, nous demandent d’introduire sur le pavĂ© digital je ne sais quel code secret. Alors que j’essaie de comprendre de quoi il retourne, la policiĂšre a dĂ©jĂ  tendu la main pour le faire Ă  ma place. Elle a des ongles longs, trĂšs jolis. Est-ce que ça ne la dĂ©range pas dans le maniement des armes ? Je suis bien mal placĂ© pour le savoir. Elle tape son code, et je vois apparaĂźtre sur l’écran de mon tĂ©lĂ©phone un ensemble d’informations telles que je n’en ai jamais vu. Elle les prend en photo. Pardon, mais vous devez comprendre que l’Ukraine se trouve dans une position un peu dĂ©licate aujourd’hui. Nous comprenons. Pas d’amende pour nous. Maintenant, ils vont tracer nos tĂ©lĂ©phones », explique Agnis avec la dĂ©lectation de l’artisan. Nous reprenons notre route vers le marchĂ©. Et moi, comment je me suis trouvĂ© embarquĂ© dans cette Ă©quipĂ©e ? VoilĂ . Peu de temps aprĂšs le dĂ©clenchement de la guerre, je me suis portĂ© volontaire comme bĂ©nĂ©vole au centre d’accueil pour les rĂ©fugiĂ©s de Riga. LĂ , j’ai compris que je ne savais rien faire. J’ai donc appris Ă  charger des caisses. Des particuliers ou des organisations apportent leurs dons, nous les dĂ©chargeons, nous les trions, nous les rĂ©partissons entre les rĂ©fugiĂ©s ou nous en chargeons aussi une partie dans des camions qui partent pour l’Ukraine. Les premiĂšres semaines, c’était l’enthousiasme. Lorsqu’on chargeait, il y avait sur chaque carton trois paires de mains, tout le monde voulait Ă  tout prix participer. Le poĂšte KriĆĄjānis ZeÄŒÄŁis disait C’est notre purgatoire ! » Que la trace de ma main aille jusqu’en Ukraine pour qu’ils voient et qu’ils sachent lĂ -bas que je ne suis pas restĂ© sur le banc de touche, que je ne suis pas de la premiĂšre vague de dons, un couple de retraitĂ©s Ă©tait venu chargĂ© d’un sac en plastique volumineux. Qu’est-ce que c’est ? », avait-on demandĂ©. Des couvertures pour chien ». Et c’était tard, j’ai appris que ce dont les rĂ©fugiĂ©s avaient le plus besoin, c’étaient des poĂȘles, des casseroles, des produits hygiĂ©niques. En Ukraine, nous envoyions aussi des denrĂ©es faciles Ă  consommer, des conserves, des bandages et autres produits mĂ©dicaux. Peu Ă  peu, j’ai compris que ça n’était pas suffisant. Il fallait aussi de la technologie, il fallait des gagner, il faut de l’artillerie Ă  longue portĂ©e. Mais il faut aussi des couvertures pour les chiens. Peut-ĂȘtre pas tant pour eux que pour nous. Au centre, il y a plein d’Ukrainiens qui viennent bosser. Un jour, j’avais demandĂ© Ă  Irisa Est-ce que ça t’aide qu’à Riga il y ait des drapeaux ukrainiens partout ? » Elle m’avait regardĂ© de ses yeux vastes comme la Galicie, et elle m’avait rĂ©pondu Bien sĂ»r que ça m’aide. »Le vieux Hegel a dit quelque part un truc du genre ce Ă  quoi tu penses, c’est ce qui est. Ce qui est dĂ©pend de ta capacitĂ© Ă  le penser. Je ne sais pas si c’est vrai. Une certaine forme d’habitude s’est imposĂ©e Ă  moi — mais peut-ĂȘtre que c’est la mĂȘme chose pour tout le monde —, chaque fois que je fais quelque chose, je m’imagine en train de faire quelque chose d’autre. Par exemple, je travaille, mais je pense Ă  aller boire des coups avec des copains ; je suis en train de boire, et je me dis que je devrais aller travailler ; je vais Ă  l’église, et des idĂ©es de sexe m’envahissent l’esprit. Et ainsi de suite. Ces derniers temps, comme pour tout le monde, la guerre s’est emparĂ©e de toutes mes pensĂ©es. Qu’on soit assis ou debout, dans le jardin ou au lit, on pense sans arrĂȘt Ă  la guerre. Mais quand on est vraiment dans la guerre, on pense Ă  quoi ? Je n’en ai vu qu’un petit bout, mais quand on est dedans, on n’a surtout pas envie d’y penser. Pas envie d’entendre Māris vous raconter ses histoires de ponctions sur des poumons perforĂ©s par des balles, pas envie d’imaginer qui peut bien ĂȘtre en train de nous observer dans le noir. Je m’efforçais de trouver des images attractives suffisamment puissantes, je pensais Ă  des femmes nues, Ă  d’autres voyages, mais toutes les pensĂ©es finissaient toutes par aboutir Ă  Dieu, Ă  l’éternitĂ©. LĂ , je suis de retour Ă  Riga, je suis Ă  la maison, c’est la nuit, je dors enfoui sous des chats de toute sorte, je ne pense Ă  rien, je dors. Tout Ă  coup, une sirĂšne retentit. Les chats bien sĂ»r s’envolent de tous cĂŽtĂ©s. Qu’est-ce qui se passe ? » me demande-t-on. J’avais installĂ© une application ukrainienne qui informe en direct des alertes aĂ©riennes. Elle Ă©tait restĂ©e programmĂ©e sur Kharkiv — et l’information qui m’arrivait Ă  mon insu, c’était que lĂ -bas, ça reprenait de plus belle — c’était aussi que ça » pouvait fort bien arriver sur vos maisons, sur vos chats, sur vos sandales. Kharkiv se rappelait Ă  moi en disant pense Ă  nous ! Traduit du letton par Nicolas Auzanneau.***** Jānis JoƆevs 1980 occupe une place centrale sur la scĂšne littĂ©raire lettone. La publication en 2013 de son premier roman Jelgava 94 Ă©ditions Mansards, publiĂ© en français sous le titre Metal aux Ă©ditions GaĂŻa a donnĂ© lieu Ă  un phĂ©nomĂšne sans Ă©quivalent en Lettonie. SuccĂšs critique et commercial immĂ©diat, livre culte », cette autofiction en forme de roman d’apprentissage est traduite dans une douzaine de langues. Il a dĂ©frichĂ© une veine inexistante avant lui en Lettonie d’une littĂ©rature rock, mobilisant une large palette de registres de langue, s’intĂ©ressant Ă  la marge, Ă  l’échec, aux dĂ©sillusions, Ă  l’humour. JoƆevs publie assez peu, travaille pour le théùtre ou le cinĂ©ma, tente des expĂ©riences. Francophone et familier de la France, JoƆevs reprĂ©sente la Lettonie dans l’anthologie de littĂ©rature europĂ©enne Le Grand Tour Grasset, 2022. La nouvelle Le compositeur » extraite de son deuxiĂšme livre, du recueil Tīģeris [Le Tigre] Dienas grāmata, 2020 sera publiĂ©e en traduction française dans le numĂ©ro 4 de la revue CAFÉ consacrĂ©e au thĂšme du double. La publication de son nouveau roman sans fiction », Decembris DĂ©cembre est annoncĂ©e pour l’automne 2022 aux Ă©ditions Ascendum. Il y revient sur une affaire de serial-killer qui avait terrorisĂ© Riga durant l’hiver 1997. SociĂ©tĂ© - Éclairage Ce groupe chrĂ©tien s’en est violemment pris Ă  la communautĂ© LGBTQ+ vendredi dernier, en dĂ©truisant le symbole de l’arc-en-ciel sur un panneau d’affichage. OLJ / Caroline HAYEK, le 30 juin 2022 Ă  00h01 Une image tirĂ©e de la page Facebook des Jnoud el-Rab. Ils sont musclĂ©s, tatouĂ©s, barbus et souvent habillĂ©s de noir. Devant le siĂšge central de la SGBL Ă  Sin el-Fil ou devant l’agence de SaydĂ© Ă  Achrafieh, ces chabeb », souvent armĂ©s, sont postĂ©s aux entrĂ©es et surveillent les allers et... Ils sont musclĂ©s, tatouĂ©s, barbus et souvent habillĂ©s de noir. Devant le siĂšge central de la SGBL Ă  Sin el-Fil ou devant l’agence de SaydĂ© Ă  Achrafieh, ces chabeb », souvent armĂ©s, sont postĂ©s aux entrĂ©es et surveillent les allers et...Who are Ashrafieh’s 'Soldiers of God'?... Sur le mĂȘme sujet Ce qu’on appelle le paradis » n’est pas une rĂ©compense dĂ©connectĂ©e de notre vie. Dans la Bible, JĂ©sus en parle Ă  plusieurs reprises. Il parle plutĂŽt de vie Ă©ternelle ». Il s’adresse Ă  Dieu son pĂšre et dit La vie Ă©ternelle, c’est de te connaĂźtre, toi, le seul Dieu, le vrai Dieu, et de connaĂźtre celui que tu as envoyĂ©, JĂ©sus-Christ. » Jn 17, 3Dieu connaĂźt le cƓur de tes parents, il voit comme ils t’aiment et il est prĂ©sent dans cet l’évangile de Matthieu, JĂ©sus raconte aussi une histoire Ă©tonnante de roi qui donne son hĂ©ritage Ă  tous ceux qui l’ont secouru, accueilli. Ses sujets lui rĂ©torquent Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? » Et le Roi leur rĂ©pond Amen, je vous le dis chaque fois que vous l’avez fait Ă  l’un de ces petits qui sont mes frĂšres, c’est Ă  moi que vous l’avez fait. » Mt 25, 34-40 Celui qui s’engage pour les pauvres, les faibles, aime ceux qui l’entourent. Dieu connaĂźt le cƓur de tes parents, il voit comme ils t’aiment et il est prĂ©sent dans cet amour-lĂ .

nous avons vu les pas de notre dieu