Dece point de vue, Don Quichotte est sans doute le premier texte qui fait entrer dans la modernitĂ© de la lecture, dâabord parce quâil a pour thĂšme essentiel la projection du texte sur le monde et la prĂ©sence du monde incorporĂ©e dans le texte, mais aussi parce que, trĂšs rapidement, de multiples lecteurs ont connu Don Quichotte sans lâavoir lu.
Lesprogrammes assurent l'acquisition des connaissances et des compétences fondamentales. Ils déclinent et précisent les objectifs définis par le nouveau socle commun. Celui-ci s'articule autour de cinq domaines : les langages pour penser et
18contes de la Naissance du Monde Françoise Rachmuhl. Ajouter à une liste; Résumé . Ce recueil rassemble dix-huit contes des cinq continents qui retracent l'origine du monde, des hommes et des animaux. Issus de la tradition orale ou de la mythologie, ils restituent l'histoire de l'humanité sous la forme de courts récits empruntés aux coutumes et à la geste. Auteur :
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Surce blog dĂ©diĂ© Ă l'histoire autour du monde et Ă travers les Ăąges , vous trouverez : - De la culture - Des conseils lecture - Des astuces pour apprendre plus facilement . Ce blog s'adresse aux Ă©coliers et collĂ©giens . Contacter l'auteur ; Envoyer Ă un ami; S'abonner; Ma petite histoire du monde. 22 mai 2022. La lĂ©gende de Orisis . L'Ăgypte antique est une ancienne
Ilaurait pu ĂȘtre allemand et s'appeler le comte Wampyr si son auteur n'avait pas Ă©tĂ© fureter du cĂŽtĂ© de la Roumanie. Dans un brouillon rĂ©vĂ©lĂ© par Dans un brouillon révél
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Conteset LĂ©gendes de tous pays CONTES ET LEGENDES DES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE Par Jacqueline Mirande Illustration dâOdile Alliet 4. Ăditeur : Nathan ISBN : 978-2092822432 5. ARTHUS 6. 7. 8. I LA NAISSANCE DâARTHUR Il y a trĂšs longtemps de cela, vivait au royaume de Bretagne un homme Ă©trange nommĂ© Merlin. On lâappelait « lâEnchanteur
30contes du ViĂȘt-nam : prĂ©sentation du livre de Fred Sochard, Hung Nguyen-Xuan publiĂ© aux Editions Flammarion Jeunesse. « Quand le roi allait se promener, il Ă©coutait les animaux raconter leur vie.Il constata que leur monde nâĂ©tait pas si diffĂ©rent de celui des humains, avec ses intrigues, ses cupiditĂ©s et ses mesquineries »MĂ©moire dâun peuple, ces contes
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hLJOw. Synopsis A propos du livre Comment le monde est-il nĂ© ? Est-il sorti d'un oeuf comme un oiseau, d'un ventre comme un enfant ? A-t-il flottĂ© au fond des eaux ? Comment Ă©tait-ce avant les hommes, avant les animaux ? Venus des cinq continents, ces contes peignent des visions diffĂ©rentes de la naissance du monde, du ciel, des astres... et mĂȘme du moustique ! Les informations fournies dans la section Synopsis » peuvent faire rĂ©fĂ©rence Ă une autre Ă©dition de ce titre. Revue de presse Sujet Ce recueil rassemble dix-huit contes des cinq continents qui retracent l'origine du monde, des hommes et des animaux. Issus de la tradition orale ou de la mythologie, ils restituent l'histoire de l'humanitĂ© sous la forme de courts rĂ©cits empruntĂ©s aux coutumes et Ă la geste. Commentaire On dĂ©couvre en parcourant ce recueil que les origines de la terre et de l'humanitĂ© sont diverses et varient d'un continent Ă l'autre! Riche en anecdotes savoureuses, ce volume stimule l'imagination des jeunes lecteurs. Un texte facile d'accĂšs. - Biographie de l'auteur Françoise Rachmuhl aime les contes depuis toujours. Au cours de ses nombreux voyages, elle a recueilli rĂ©cits traditionnels et lĂ©gendes. Chez Flammarion, elle est l'auteure des albums Les douze travaux d'Hercule, Le grand voyage d'Ulysse, Dieux et dĂ©esses de la mythologie grecque, et HĂ©roĂŻnes et hĂ©ros de la mythologie grecque, ainsi que de plusieurs textes parus au sein du segment Contes et lĂ©gendes» de Flammarion jeunesse. Les informations fournies dans la section A propos du livre » peuvent faire rĂ©fĂ©rence Ă une autre Ă©dition de ce titre. Autres Ă©ditions populaires du mĂȘme titre Meilleurs rĂ©sultats de recherche sur AbeBooks Image d'archives Image d'archives Image d'archives
Le contrat de lecture Lâincipit Quâest ce quâun incipit DĂ©finition Commencement, dĂ©but, phrases seuils », phrases initiatrices ouverture », dĂ©clic initial », introĂŻt de lâĆuvre littĂ©raire », seuil de narration », prĂ©liminaires », prĂ©ludes », entrĂ©e en matiĂšre », fragment inaugural », fin desinit, explicit, excipit, clausule, clĂŽture, phrase de dĂ©sinence. Toutes ces appellations recouvrent les mĂȘmes lieux textuels lâentrĂ©e et la sortie dâune Ćuvre artistique », ici le roman. Ces lieux stratĂ©giques » du texte ont fait ainsi lâobjet dâun certain nombre dâanalyses qui , refusant de traiter le texte littĂ©raire comme une linĂ©aritĂ© amorphe » considĂšrent quâil existe dans tout texte des articulations ou stases privilĂ©giĂ©es, moments de scansion repĂ©rables et accessibles Ă la compĂ©tence textuelle du lecteur, points de disjonction ou points de blocage, points dâembrayage extratextuel ou de redondance intertextuelle, de rĂ©traction ou dâanticipation Rifaterre, frontiĂšre du rĂ©cit Genette, signaux dĂ©marcatifs dâouverture ou de clĂŽture de sous-ensembles textuels, homogĂšnes, balises oĂč sâaccroche la lecture, oĂč sâouvrent les horizons dâattente indĂ©terminĂ©s ou au contraire oĂč se stocke lâinformation prĂ©alable et le dĂ©jĂ lu »[1]. Ces analyses se sont intĂ©ressĂ©es plutĂŽt Ă lâĂ©tude minutieuse du systĂšme configuratif des textes littĂ©raires. Ainsi ouverture et clĂŽture du texte ont fait lâobjet de diverses rĂ©flexions. Parmi les plus anciennes, lâinterrogation de Barthes Par oĂč commencer ? »[2]. A. Un lieu stratĂ©gique du texte Lâincipit devrait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le lieu dâune prise de contact, Ă travers le texte, entre lâauteur et le lecteur. Pour devenir un lecteur rĂ©el de la premiĂšre phrase, le lecteur virtuel doit ĂȘtre aiguillonnĂ© » par cette zone indĂ©cise » entre le hors texte et le texte que GĂ©rard Genette dĂ©finit comme le lieu privilĂ©giĂ© dâune pragmatique et dâune stratĂ©gie, dâune action sur le public au serviceâŠdâun meilleur accueil du texte et dâune lecture plus pertinente. »[3]. lâincipit rĂ©alise un contact avec le lecteur rĂ©el, la notion de points stratĂ©giques du texte ne prend son sens que par rapport Ă lâopĂ©ration de lecture et Ă lâanalyse de celle-ci Câest Ă travers cette opĂ©ration que la stratĂ©gie du texte devient opĂ©rante et quâon peut analyser et mesurer son efficacité»[4]. Pour Del Lungo il sâagit donc dâune prise de contact non pas entre le texte et son lecteur mais plutĂŽt, Ă travers le texte, entre lâauteur et le lecteur. Un dĂ©but de roman comprend Ă la fois lâexposition, donnant les termes de la narration et une amorce provoquant la lecture, ce qui explique selon lâauteur la variĂ©tĂ© des mouvements inauguraux Qui expose nâintrigue guĂšre et qui intrigue se voit contraint de cesser dâintriguer pour exposer »[5] et lâart du romancier consiste Ă intĂ©resser son lecteur, Ă le rendre curieux. Ce dernier doit sentir un attrait puissant qui lâattache au rĂ©cit. Son intĂ©rĂȘt doit aller grandissant au fur et Ă mesure quâil avance dans la lecture. Le commencement doit enfin rendre imprĂ©visible la suite, afin de motiver le lecteur et de le maintenir dans lâincertitude. B. La notion de cadre Iouri Lotman et toute la critique dâinspiration formaliste a consacrĂ© une attention particuliĂšre aux dĂ©limitations de toute Ćuvre littĂ©raire ou non. Il a adoptĂ© le terme de cadre » pour dĂ©signer la frontiĂšre sĂ©parant le texte artistique du non texte ». Pour lâĆuvre littĂ©raire, en particulier pour le roman, dĂ©but et fin remplissent cette fonction de cadre. Le cadre de lâĆuvre littĂ©raire est constituĂ© par deux Ă©lĂ©ments, le dĂ©but et la fin »[6]. FrontiĂšre problĂ©matique Ă©tant donnĂ© que selon Lotman le cadre du tableau, la rampe au théùtre, le dĂ©but et la fin dâune Ćuvre littĂ©raire ou musicale, les surfaces qui dĂ©limitent une sculpture ou un Ă©difice architectural, ce sont des formes dâune loi gĂ©nĂ©rale de lâart lâĆuvre dâart reprĂ©sente le modĂšle fini dâun monde infini »[7]. I. FrontiĂšres de lâincipit Lâauteur a cherchĂ© aussi Ă rĂ©soudre lâĂ©pineuse question de la dĂ©limitation dans le texte de lâincipit romanesque. Il lui fallut bien sĂ»r excepter la dĂ©finition stricte du dictionnaire qui fait de lâincipit la premiĂšre phrase du rĂ©cit. Laquelle aussi brĂšve ou longue soit-elle ne pose pas de rĂ©el problĂšme de dĂ©coupage, mais sa dĂ©finition du dĂ©but des romans modernes » , comme le lieu de la mise en place dâune complexe stratĂ©gie de codification et dâorientation du texte, ainsi que de sa lecture, de sĂ©duction et de production dâintĂ©rĂȘt »[8], lâaura amenĂ© Ă imaginer lâincipit davantage en tant que zone plutĂŽt que point stratĂ©gique de passage dans le texte, dans la fiction dont les limites sont souvent mobiles et incertaines, et dont lâampleur peut varier considĂ©rablement selon le cas»[9]. En effet, on ne surprendra personne en disant que la dĂ©finition de lâincipit comme premiĂšre phrase dâun texte, va sâavĂ©rer peu opĂ©ratoire pour un certain nombre de romans traditionnels ou nouveaux, qui prĂ©cisĂ©ment remettent en cause la notion de phrase. variable , lâincipit Ă©tant Ă dĂ©finir roman par roman. Si les limites dâune Ćuvre sont le dĂ©but et la fin, il est lĂ©gitime de se demander oĂč le dĂ©but, commence-t-il ? Et oĂč sâachĂšve la fin ? OĂč commence le commencement ? Quel est lâespace dâentrĂ©e » ? Le dĂ©but dâune Ćuvre littĂ©raire demeure donc un seuil particuliĂšrement complexe, un passage problĂ©matique du silence Ă la parole, du blanc Ă lâĂ©crit. Câest une transition entre deux espaces entrĂ©e dans lâespace de lâĂ©criture et de la lecture. II. Les Fonctions de lâincipit Lâincipit romanesque, en tant que zone stratĂ©gique dâouverture du texte », remplit plusieurs fonctions complexes » en raison de son rĂŽle dans la lĂ©gitimation de la prise de la parole, dâune part, et lâentrĂ©e dans la fiction de lâautre. Câest justement Ă partir de lâanalyse de la tension » entre ces deux pĂŽles extrĂȘmes que AndrĂ©a Del Lungo a pu repĂ©rer certaines fonctions de lâincipit romanesque. Il les a rĂ©sumĂ©es ainsi 1. Commencer le texte â la fonction de codification ; 2. IntĂ©resser le lecteur â la fonction de sĂ©duction ; 3. PrĂ©senter le sujet du texte â la fonction de thĂ©matisation ; 4. Mettre en scĂšne la fiction â la fonction dâinformation ; 5. Entrer dans lâactionâ la fonction de dramatisation ; Les fonctions de codification, de sĂ©duction et de thĂ©matisation sont prĂ©sentes mĂȘme implicitement dans toute sorte de commencement textuel, elles sont dites constantes. Les fonctions dâinformation et de dramatisation, par contre se trouvent seulement dans la narration romanesque, elles sont dites variables, Ă©tant donnĂ© quâelles doivent rĂ©pondre Ă la double exigence de lâincipit, dâinformer le lecteur et de le faire entrer dans lâhistoire »[10]. 1 La fonction de codification Par le commencement, on vise Ă orienter la rĂ©ception du texte. Le texte doit exposer son code » de maniĂšre directe, par un discours mĂ©ta textuel sur la nature, le code, le genre et le style. De maniĂšre indirecte, grĂące Ă des rĂ©fĂ©rences transtextuelles, Ă dâautres textes ou modĂšles, ou implicite quand le texte expose son code et oriente sa rĂ©ception par une autorĂ©fĂ©rentialitĂ© du texte. Du point de vue de la codification, chaque Ă©lĂ©ment de lâincipit est donc considĂ©rĂ© comme un indice potentiel, qui suscite des attentes chez le lecteur. Ces attentes pourraient ĂȘtre confirmĂ©es ou non, par la suite du texte, cependant, mĂȘme quand il y a une absence de codification, quand lâhorizon dâattente » du lecteur est trahi ou il y a une volontĂ© de non codification, cela relĂšve dâune codification implicite. LâĆuvre littĂ©raire Ă©voque des choses lues, met le lecteur dans telle ou telle disposition Ă©motionnelle, et dĂšs le dĂ©but crĂ©e une certaine attente de la suite » du milieu » et de la fin » du rĂ©cit, attente qui peut, Ă mesure que la lecture avance, ĂȘtre entretenue, modulĂ©e, rĂ©orientĂ©e, rompue par lâironie, selon des rĂšgles de jeu consacrĂ©es par la poĂ©tique explicite et implicite des genres et des styles »[11]. Ainsi cette fonction codifiante est fondamentale pour dĂ©terminer un pacte de lecture, et mettre en place des stratĂ©gies de sĂ©duction. 2 La fonction de SĂ©duction Il faut que le lecteur dĂ©sire lire le texte et donc, il doit Ă©prouver la curiositĂ©, il doit ĂȘtre capturĂ© par les premiĂšres lignes et transportĂ© par lâĂ©criture dans un autre temps, un autre espace loin du monde rĂ©el. Pour cette fin, de nombreuses stratĂ©gies de sĂ©duction sont mises en Ćuvre . A. Del Lungo estime quâil est possible de repĂ©rer certaines configurations initiales du rĂ©cit qui sont Ă la base de la production dâintĂ©rĂȘt »[12]. Sachant que ces stratĂ©gies sont tellement variĂ©es que chaque incipit pourrait constituer un cas particulier. La fonction sĂ©ductive de lâincipit peut se situer Ă trois niveaux diffĂ©rents dâabord sur le plan narratif, ensuite sur le plan symbolique, enfin sur un plan que Del Lungo nâhĂ©site pas Ă qualifier de sensuel, en jouant sur la double acception du mot, le sens comme signifiĂ©, le sens comme perception »[13]. Les principales stratĂ©gies de production dâintĂ©rĂȘt sont le commencement in media res, lâimprĂ©visibilitĂ© initiale et la formulation dâĂ©nigmes.[14] Il convient de souligner aprĂšs Del Lungo que ces stratĂ©gies classiques limitent leur effet de sĂ©duction Ă lâattente dâun rĂ©cit, soit par une ouverture violente qui nous fait entrer dans une histoire en cours et dans un univers fictionnel dĂ©jĂ peuplĂ© » lâin media res, soit par le dĂ©but dâun rĂ©cit dont on ne peut imaginer la suite, lâimprĂ©visibilitĂ© ou enfin par des lacunes informatives, des Ă©nigmes dont on attend le dĂ©voilement »[15]. En fait, il sâagit plus dâattirer le lecteur et dâĂ©veiller sa curiositĂ© que de le sĂ©duire, puisque le dĂ©sir suscitĂ© par lâattente est un sentiment de curiositĂ© que le dĂ©but du texte est sensĂ© satisfaire. Ces stratĂ©gies connues et codifiĂ©es sont mĂȘme devenues des signes dâidentification du roman classique et de sa structure narrative. b Sur le plan symbolique En revanche la sĂ©duction symbolique se situe au niveau du langage, autrement dit du code utilisĂ© pour Ă©tablir le contact entre lâauteur et le lecteur. Son pouvoir sâexerce particuliĂšrement par la dĂ©termination dâun pacte de lecture qui inscrit la figure du destinataire dĂšs lâincipit du texte, et auquel une sĂ©rie de signaux et dâindices sont adressĂ©s. StratĂ©gie qui se manifeste sous diffĂ©rentes formes, telles lâobstacle », le barrage » ou lâinterdiction » de la lecture. Cette derniĂšre ne peut quâexciter le lecteur et lâappeler Ă braver le dĂ©fendu. Câest en ce sens quâon peut parler de sĂ©duction symbolique du commencement. c Sur le plan sensuel Cette forme de sĂ©duction sâexerce Ă un niveau tout Ă fait diffĂ©rent, câest le niveau sensuel, le lecteur, face au texte, Ă©prouve un sentiment de dĂ©sarroi, de perte de repĂšres. Il assiste Ă la frustration de toutes ses attentes, en percevant lâĂ©cart du texte par rapport aux modĂšles connus et codifiĂ©s. Il est contraint Ă chercher un sens cachĂ© un sens qui se dĂ©robe dans les abĂźmes de lâĂ©criture ⊠tout en suscitant en nous, par des perceptions sensorielles, de nouveaux fantasmes »[16]. La sĂ©duction se fonde donc sur un principe de diffĂ©rence, sur le changement radical de lâhorizon dâattente » de lâĆuvre. . Des ProcĂ©dĂ©s ludiques Cette hypothĂšse de sĂ©duction liĂ©e Ă la transgression des codes et Ă la frustration des attentes, se manifeste dans certaines expĂ©riences dâĂ©criture fondĂ©es sur des procĂ©dĂ©s ludiques oĂč le jeu sur le signifiant se constitue en principe de crĂ©ation »[17] imposant de nouvelles rĂšgles Ă la crĂ©ation lâinventio et Ă lâĂ©criture. Raymond Roussel, dans son ouvrage Comment jâai Ă©crit certains de mes livres [18], rĂ©vĂšle les mĂ©canismes dâinvention et de construction de ses romans Je choisissais deux mots presque semblables ⊠puis jây ajoutais des mots pareils, mais pris dans deux sens diffĂ©rents et jâobtenais ainsi deux phrases presque identiques ⊠les deux phrases trouvĂ©es, il sâagissait dâĂ©crire un conte pouvant commencer par la premiĂšre et finir par la seconde. »[19] Les Ă©crivains de LâOULIPO, dans leur production romanesque se sont imposĂ©s Ă©galement des rĂšgles prĂ©cises bien dĂ©finies. Dans la mĂȘme perspective, Italo Calvino, Dans son roman Si par une nuit dâhiver un voyageur[20], adopte cette forme de roman ludique, suscite par un jeu nos attentes et nos dĂ©sirs pour les dĂ©cevoir aussitĂŽt »[21]. Il dĂ©monte » les cadres de ses rĂ©cits, met en question les frontiĂšres de lâĆuvre et toutes les catĂ©gories logiques du dĂ©but et de la fin. Le pouvoir sĂ©ductif du dĂ©but provient du fait que le lecteur, ignorant les principes du jeu, est contraint dâadhĂ©rer totalement Ă ce mĂ©canisme quâil lui est inconnu. Il est Ă©vident que ce parcours de crĂ©ation est trĂšs diffĂ©rent de celui dĂ©crit par Aragon, le hasard Ă©tant exclu dans ce processus dâĂ©criture. 3 La fonction de thĂ©matisation Il convient dâabord de souligner que le dĂ©but du roman a un rĂŽle thĂ©matique primordial car câest le lieu de la prĂ©sentation â implicite ou explicite â du thĂšme du texte, et par consĂ©quent lâouverture de champs sĂ©mantiques et perceptifs. Cette fonction, propre au dĂ©but de lâĆuvre est Ă©galement essentielle dans lâinterprĂ©tation du texte dans le cadre du vaste champ dâĂ©tude de la critique thĂ©matique. Etant une fonction constante, la thĂ©matisation peut ĂȘtre explicite », et se manifestera Ă travers lâannonce, la prĂ©sentation ou lâanticipation des thĂšmes dont parlera le texte, ou rester ; implicite », dâailleurs chaque Ă©lĂ©ment du texte est considĂ©rĂ© comme potentiellement porteur de sens »[22]. Plusieurs chaĂźnes de thĂ©matisation sâĂ©tablissent au commencement du roman, crĂ©ant des liens entre les diffĂ©rents espaces textuels titre et autres Ă©lĂ©ments du pĂ©ritexte, incipit texte ⊠Del Lungo distingue trois formes de relation liant lâincipit Ă la suite du texte - Relation directe lorsque lâincipit prĂ©sente dâemblĂ©e un ou plusieurs thĂšmes essentiels du roman ; - Relation indirecte ou bien mĂ©taphorique quand la relation est moins Ă©vidente et que la pertinence thĂ©matique du commencement se dĂ©couvre Ă posteriori, pendant la lecture. - Relation de non-pertinence, lorsque lâincipit se situe en marge ou Ă lâĂ©cart des rĂ©seaux sĂ©mantiques du texte, ou encore lorsquâil ouvre de fausses pistes »[23]. Mais il convient de souligner que ces trois formes de relation peuvent se trouver en mĂȘme temps, puisque tout texte littĂ©raire Ă©labore Ă travers des champs lexicaux et des leitmotive », de nombreux rĂ©seaux thĂ©matiques ; de plus il Ă©vident que lâanalyse de cette fonction constante reste liĂ©e Ă chaque cas particulier, et il sâensuit que le rĂŽle thĂ©matique du commencement sâavĂšre inclassable » ; la seule distinction sâopĂšre Ă la prĂ©sence de topoĂŻ du commencement romanesque, qui peut fournir des indications quant Ă la prĂ©sence de cette fonction ; Sachant que dans le roman contemporain la thĂ©matisation initiale est tendanciellement implicite et indirecte »[24]. 4 La fonction dâinformation Lâinformation donnĂ©e au lecteur au dĂ©but du roman, relĂšve dâune tension » essentielle opposant deux tendances contradictoires ; dâune part, une volontĂ© de tout rĂ©vĂ©ler et de lâautre de dissimuler au maximum. Tension donc entre le dit et le non-dit », lâinformation peut porter sur le texte lui-mĂȘme, ce sera une information autorĂ©fĂ©rentielle, sur le sujet du texte, elle sera thĂ©matique, sur le rĂ©fĂ©rent, elle sera rĂ©fĂ©rentielle ou enfin sur lâunivers fictionnel, elle sera constitutive »[25]. Ce genre dâinformation est en gĂ©nĂ©ral le plus rĂ©pandu dans les dĂ©buts romanesques, il apporte des rĂ©ponses complĂštes aux questions cardinales du rĂ©cit quand ? qui ? oĂč ?, informations, qui structurent la narration et dont la rĂ©tention, indiquĂ©e par la formulation dâĂ©nigmes, est aussi fonctionnelle, puisquâelle vise Ă susciter lâintĂ©rĂȘt et le dĂ©sir de lecture. Le commencement doit donc construire lâunivers fictionnel, le dĂ©but peut ĂȘtre rĂ©fĂ©rentiel et renvoyer Ă la rĂ©alitĂ© connue par le lecteur, ou constituer un autre univers fictionnel oĂč lâhistoire se dĂ©roulera. Les informations rĂ©fĂ©rentielles renvoient Ă la rĂ©alitĂ© que le lecteur connaĂźt, celle du monde, par exemple les descriptions techniques sur les milieux, chez Zola dans La bĂȘte humaine ». Les informations constitutives renvoient directement Ă lâunivers fictionnel, les informations sur les liens entre les personnages par exemple. En dĂ©finitive, signalons quâun texte peut, en son dĂ©but, comporter des indices de prĂ©sence ou dâabsence dâinformation, les premiers donnent au lecteur le sentiment de possĂ©der tous les Ă©lĂ©ments nĂ©cessaires et suffisants Ă la comprĂ©hension de lâhistoire, tandis que les seconds, en crĂ©ant des lacunes informatives, ne font que signaler au lecteur la prĂ©sence dâĂ©nigmes volontairement posĂ©es par le narrateur. 5 La Fonction de Dramatisation Câest la derniĂšre fonction fondamentale de lâincipit, elle est liĂ©e Ă la mise en marche de lâhistoire racontĂ©e, considĂ©rĂ©e comme un contenu » narratif, lâaspect problĂ©matique qui se pose Ă ce niveau concerne lâordre de la narration et lâordre de Ă©vĂ©nements, ainsi que les degrĂ©s dâintensitĂ© dramatique choisis au dĂ©but de lâhistoire. En effet, le rĂ©cit peut donner lâillusion que son commencement et lâinstant de genĂšse coĂŻncident ou peut dĂ©buter dans une histoire en cours, in media res[26], voire commencer par la fin ou dĂ©buter Ă un moment dĂ©cisif de lâaction, un moment de forte tension dramatique. Dans dâautres cas, le rĂ©cit peut entrer progressivement dans lâaction, privilĂ©giant la tension » informative ou encore diffĂ©rer le dĂ©but de lâhistoire. Ainsi la fonction dramatique est Ă©galement variable, puisque la mise en marche de lâhistoire peut sâeffectuer selon diffĂ©rentes vitesses et diffĂ©rents degrĂ©s dâintensitĂ© »[27], reprĂ©sentĂ©s aussi par Del Lungo sur une Ă©chelle de valeurs, Ă lâaide dâun axe Ă deux pĂŽles une dramatisation immĂ©diate et une dramatisation retardĂ©e. La dramatisation immĂ©diate correspond au dĂ©but in media res, surtout lorsque le dĂ©but ne fournit aucune information prĂ©liminaire. Notons que cette forme dâexorde entre dans le cadre dâune stratĂ©gie sĂ©ductive du rĂ©cit. La rĂ©tention de lâinformation suscite lâintĂ©rĂȘt par lâattente de ce qui va arriver. Dans ce cas aussi lâincipit se retrouve face Ă une double exigence contradictoire ouvrir des champs sĂ©mantiques et des parcours narratifs dâun cĂŽtĂ©, et de lâautre motiver le lecteur, par lâimprĂ©visibilitĂ© de la suite du rĂ©cit tout en le maintenant dans lâincertitude. A lâautre bout de lâaxe, on a la dramatisation retardĂ©e, le dĂ©but de lâhistoire est diffĂ©rĂ©, des passages discursifs ou descriptifs retardent lâentrĂ©e dans lâaction. Un tel suspens prĂ©pare le dĂ©but de lâhistoire et, a ainsi une fonction introductive, dans la mesure oĂč il suscite lâattente du lecteur. La tension dramatique est liĂ©e essentiellement Ă la tension informative, et câest Ă partir du croisement des deux axes relatifs Ă chacune des deux tensions que Del lungo a proposĂ© un classement des formes de dĂ©but romanesque. III. les modalitĂ©s du commencement Par oĂč commencer ? » Question fondamentale pour toute narration, a Ă©tĂ© dĂ©jĂ posĂ©e par Roland Barthes. En effet, la problĂ©matique est dans quel ordre temporel sont narrĂ©s les Ă©vĂ©nements ? Le romancier, au seuil de lâĆuvre est confrontĂ© Ă un problĂšme majeur, celui de concilier lâordre choisi arbitrairement, et lâordre naturel », le temps romanesque et le temps historique. Comment assurer le passage totalement arbitraire du non texte au texte, sous le couvert dâune naturalitĂ© motivĂ©e. Sur le plan temporel, on suppose lâexistence de deux modalitĂ©s dâincipit complĂštement opposĂ©es la premiĂšre tend Ă donner lâillusion dâun commencement absolu par le rĂ©cit dâun Ă©vĂ©nement inaugural, la seconde, Ă lâinverse se situe in media res, interrompt une sĂ©quence temporelle et prĂ©suppose lâexistence dâĂ©vĂ©nements antĂ©rieurs. Plusieurs modalitĂ©s dâouverture se rattachent Ă ces deux points extrĂȘmes. 1 Commencer par le commencement Le romancier fait coĂŻncider le dĂ©but de la narration avec un commencement naturel la naissance du hĂ©ros par exemple. Supprimant ainsi tout fait antĂ©rieur et dissimulant le caractĂšre arbitraire du dĂ©but. Le topos de la naissance, liĂ© Ă la question de lâorigine, dans une tentative de remonter Ă lâimpricipio » a une fonction inaugurale dĂ©terminante puisquâil constitue le point de dĂ©part dâun parcours narratif relatant les pĂ©ripĂ©ties de lâhistoire de toute une existence. Le roman rĂ©aliste exploite particuliĂšrement ce genre de situation, considĂ©rant lâincipit comme un moment de double genĂšse. Celle du rĂ©cit, et du hĂ©ros, de cette façon le roman lĂ©gitime en quelque sorte son dĂ©but, tout en dissimulant lâarbitraire dâune prise de parole et crĂ©e une coupure dans le continuum » temporel indĂ©fini. Câest gĂ©nĂ©ralement un narrateur omniscient qui prend en charge la narration et sâefforce de crĂ©er un univers plein, fortement structurĂ© oĂč des liens de causalitĂ© assurent lâordre. Le rĂ©cit expose aussi sa volontĂ© de commencer par le commencement » voire de remonter Ă un moment de commencement absolu ».En revanche, le roman contemporain ironise » sur cette modalitĂ© dâouverture en bouleversant les attentes du lecteur, et en dĂ©montrant lâimpossibilitĂ© de remonter Ă un dĂ©but absolu. Commencer par le commencement », pour le romancier moderne signifie ⊠ouvrir la narration sur un Ă©vĂ©nement Ă caractĂšre inaugural ou sur un dĂ©but reconnu en tant que tel »[28]. Dans cette perspective, dâautres topoĂŻ dâouverture tels le dĂ©part et le rĂ©veil peuvent reprĂ©senter un Ă©vĂ©nement inaugural ». 2 Lâincipit in media res Si le romancier est obligĂ© de trouver un point de dĂ©part Ă son rĂ©cit, cela implique un choix arbitraire et une coupure sur le continuum temporel. Il sâensuit dâouvrir le roman Ă un moment dâune histoire dĂ©jĂ entamĂ©e. AndrĂ©a Del Lungo dĂ©finit ainsi cette modalitĂ© Je conserverai lâexpression in media res pour indiquer cette forme dâexorde qui introduit le lecteur, dĂšs les premiĂšres lignes, au cĆur des Ă©vĂ©nements en renonçant Ă toute tension informative prĂ©liminaire. »[29] En effet, lâaspect dĂ©terminant de lâouverture in media res, est son caractĂšre dynamique et sa puissance sĂ©ductive. Le lecteur est captivĂ© par un dĂ©but qui, sans prĂ©ambule, ni respect dâordre chronologique, lâinstalle au milieu de lâhistoire et produit un effet de dramatisation immĂ©diate. En outre, la sĂ©duction se rĂ©alise aussi au moyen de lâĂ©nigme et la rĂ©tention de lâinformation, puisque le lecteur est introduit dans un monde fictionnel, et invitĂ© Ă suivre une histoire dont il ignore les antĂ©cĂ©dents qui sont escamotĂ©s Ă dessein. GĂ©rard Genette, analysant le modĂšle du dĂ©but affirme On sait que le dĂ©but in media res suivi dâun retour en arriĂšre explicatif, deviendra lâun des topoĂŻ formels du genre Ă©pique, et aussi combien le style de la narration romanesque est restĂ© sur ce point fidĂšle Ă celui de son lointain ancĂȘtre et jusquâen plein XIXĂš siĂšcle rĂ©aliste ».Il suffit pour sâen convaincre de songer Ă certaines ouvertures balzaciennes comme celle de la Duchesse de Langeais »[30]. Il convient de souligner que le concept dâin media res, nâest pas uniquement liĂ© Ă lâordre chronologique des Ă©vĂ©nements narrĂ©s, il est surtout marquĂ© par lâintensitĂ© dramatique » du commencement. Cette forme dâexorde in media res a connu un grand succĂšs dans le roman du XXĂš siĂšcle, car elle expose de maniĂšre claire le caractĂšre arbitraire de lâincipit, et rejette toute forme de dissimulation des frontiĂšres de lâĆuvre. Elle sâaffirme comme une structure dynamique du dĂ©but libre de toute motivation et de toute stratĂ©gie informative »[31]. Notons que la rĂ©flexion thĂ©orique du dĂ©but, est certainement Ă la base de la diffusion de cette forme dâincipit dynamique qui ne se soucie guĂšre de la naturalisation » de la frontiĂšre du dĂ©but. LâEtranger » dâAlbert Camus et Voyage au bout de la nuit » de CĂ©line, offrent entre autres de bons exemples. 3 Commencer par la fin Cette modalitĂ© du dĂ©but consiste Ă commencer la narration par le dĂ©nouement de lâhistoire racontĂ©e, pour remonter ensuite le fil chronologique des Ă©vĂ©nements jusquâau dĂ©but. ModalitĂ© qui nâest pas courante car le roman dans sa structure classique ne rĂ©vĂšle jamais sa conclusion. Il trouve justement sa motivation dans un parcours vers la fin souvent retardĂ©e, mise en valeur par un effet de suspens ou dâattente. En outre, lâouverture par la fin modifie les attentes du lecteur qui ne cherche plus Ă connaĂźtre la fin de lâhistoire, mais plutĂŽt cherche Ă savoir quelles tournures ont pris les Ă©vĂ©nements pour arriver Ă cette situation finale. Par quelles aventures et quelles intrigues ? Donc mĂȘme si la fin est connue, le roman continue Ă susciter lâintĂ©rĂȘt par de nouvelles attentes du lecteur, crĂ©ant ainsi de nouvelles Ă©nigmes, qui ne seront rĂ©solues quâĂ la fin du rĂ©cit, dans un moment de coĂŻncidence avec lâĂ©vĂ©nement inaugural. Roland Barthes a dĂ©jĂ notĂ© dans S/Z » que le code narratif liĂ© Ă lâĂ©nigme nâest pas toujours soumis Ă un parcours linĂ©aire, mais quâil suit au contraire, une route souvent accidentĂ©e et tortueuse », parfois interrompue et reprise grĂące Ă des solutions et Ă de nouvelles formulations. Lâavantage de ce type dâincipit qui fait coĂŻncider le dĂ©but du rĂ©cit avec la fin de lâhistoire, est de crĂ©er un suspens, qui installe dâemblĂ©e lâhorizon dâattente » du lecteur, et en fait le partenaire obligĂ© dâun contrat de lecture »[32]. 4 RĂ©flexion du dĂ©but Sorte dâincipit sur lâincipit », cette modalitĂ© dâouverture introduit un aspect mĂ©ta narratif. La rĂ©flexion du dĂ©but, comme on lâa dĂ©jĂ vu Ă propos de lâincipit mĂ©ta narratif est Ă prendre dans son double sens. Câest une pensĂ©e sur le commencement, mais aussi reprĂ©sentation spĂ©culaire du dĂ©but mĂȘme »[33]. Câest Ă la fois une forme de rĂ©flexion constituĂ©e par le rĂ©cit, dans le rĂ©cit selon les procĂ©dĂ©s de mise en abyme, et un discours autorĂ©fĂ©rentiel. 5In media verba. Cette modalitĂ© dâexorde est largement rĂ©pandue chez les nouveaux romanciers, en effet, Ă partir de la constatation de lâimpossibilitĂ© de commencer par le commencement », et en raison de la rarĂ©faction extrĂȘme de la fabula, thĂ©orisĂ©e par le Nouveau Roman, ⊠le seul commencement possible semble ĂȘtre reprĂ©sentĂ© par le surgissement dâune voix inconnue »[34]. Ainsi la phrase inaugurale semble rĂ©pondre Ă une question que le texte nâa pas dĂ©voilĂ©e, ou constitue la rĂ©plique dâun dialogue. Lâarbitraire de la coupure sur une parole prĂ©existante, un discours ou une conversation en cours, est explicitement dĂ©voilĂ©. LâĂ©nigme que le lecteur est invitĂ© Ă rĂ©soudre concerne lâorigine de cette voix, et par la suite son sens. Raymond Jean a eu raison dâaffirmer Ă propos des formes de dĂ©but du Nouveau Roman Ce nâest pas une narration qui commence, une histoire qui sâannonce, câest une parole Ă©crite qui prolonge un texte silencieux quâelle fait apparaĂźtre, rĂ©vĂšle, dĂ©couvre et, en mĂȘme temps produit » mais ne crĂ©e pas artificieusement ou magiquement »[35]. Les romans de Claude Simon constituent un exemple de cet incipit oĂč lâauteur, selon une expression de Lucien DĂ€llenbach a voulu prendre le train en marche ». Ainsi la parole Ă©crite, loin de marquer le commencement, sâinsĂšre dans un flux linguistique » continu sans aucun souci de lâordre temporel ; visant Ă donner lâillusion dâune narration instantanĂ©e. 6 Le Commencement impossible. On arrive enfin Ă un exemple extrĂȘme reprĂ©sentĂ© notamment par les romans de Samuel Beckett. Le dĂ©but et la fin nâobĂ©issent Ă aucune logique ; on peut lire lâentiĂšre Ćuvre romanesque de Beckett comme un texte continu sans dĂ©but ni fin. Ces deux frontiĂšres du rĂ©cit se vident de leur signification. Beckett exprime son ironie fĂ©roce » contre ceux qui, en littĂ©rature, croient pouvoir remonter au commencement absolu. Le dĂ©but thĂ©matise » continuellement lâimpossibilitĂ© du rĂ©cit. Lâincipit dit en- nĂ©gatif », expose la difficultĂ© de la narration. Le lecteur est pris au piĂšge du rĂ©cit, dans lâespoir dâentrer dans le discours narratif, mais il sera vite frustrĂ© par la clĂŽture autorĂ©fĂ©rentielle » du rĂ©cit. Lâabsence dâĂ©nigme empĂȘche toute participation du lecteur qui se trouve exclu. Le rĂ©cit se transforme en mĂ©taphore de lâĂ©criture ⊠ne concĂ©dant ainsi aucun appui Ă la lecture, et la structure de la narration ne peut que conduire Ă une aporie conceptuelle, Ă un vĂ©ritable vide sĂ©mantique »[36]. [1]- Philippe Hamon Clausules » in PoĂ©tique n°24 Ed. Seuil. 1975. [2]- Roland Barthes Par oĂč commencer ? » in PoĂ©tique n°1 Seuil 1970. [3]- GĂ©rard Genette. Seuils Paris Ă©d. Du Seuil [4]- Del Lungo op .cit. [5]- Charles Grivel Production de lâintĂ©rĂȘt romanesque La Haye âParis Mouton 1973 [6]- La structure du texte artistique Iouri Lotman p. 307 / Paris Gallimard NRF 1973 [8]- Lungo [10]- AndrĂ©a Del Lungo. Pour une poĂ©tique de lâincipit ». [11]- Pour une esthĂ©tique de la rĂ©ception , Paris Gallimard 1978 [12]- Pour une poĂ©tique de lâincipit » .139. [13]- Lâincipit romanesque [14]- Ces points seront traitĂ©s dans le chapitre sur les modalitĂ©s du commencement. [15]- Lungo Lâincipit romanesque [16]- Del Lungo. Lâincipit romanesque [18]- Union GĂ©nĂ©rale dâĂ©ditions. Coll. 10/18 Paris 1963. [20]- Roman incontournable, selon Del Lungo, dans lâanalyse thĂ©orique de lâincipit qui met en scĂšne la relation problĂ©matique de lâĂ©criture et de la lecture. [21]- Del Lungo. Lâincipit romanesque [22]- Lungo. . [24]- Del Lungo [26]- Ce point sera traitĂ© dans le cadre des modalitĂ©s du commencement. [27]- Del Lungo [28]- Del Lungo. [30]- Figures III [31]- Del Lungo [32]- Abedlhaq Regam. [33]- Del lungo [35]- Raymond Jean [36]- Lungo
AprĂšs la lecture dâun roman Dico dingo, de Pascal Garnier, je reviens Ă des lectures courtes, du type un texte par sĂ©ance. Mon choix sâest portĂ© sur lâouvrage Contes du bout du monde RĂ©gis Delpeuch lien Amazon, tout simplement parce que nous en avons une sĂ©rie Ă lâĂ©cole jâapprĂ©cie cette annĂ©e mon petit nombre de CE2 qui me permet de bĂ©nĂ©ficier facilement des mini-sĂ©ries â en gĂ©nĂ©ral 10 â que nous avons dans la bibliothĂšque. Partenariat Amazon Jâai prĂ©parĂ© une sĂ©quence de 8 sĂ©ances la dĂ©couverte du livre, la lecture de 6 contes et une sĂ©ance consacrĂ©e Ă un conte choisi par les enfants et quâils racontent aux autres elle arrive en fin de cycle, au moment des vacances, ils ont donc deux semaines pour prĂ©parer. Chaque lecture de texte est prĂ©vue en deux sĂ©ances une sĂ©ance collective, avec dĂ©couverte / lecture du texte par les enfants phase silencieuse et individuelle, puis questionnement entre les enfants, que je complĂšte par les questions que je juge manquantes, suivi Ă©ventuellement dâun dĂ©bat / raconte sur lâhistoire ; et une sĂ©ance individuelle » avec le questionnaire de comprĂ©hension. Les questionnaires sont un peu longs, jâai un groupe trĂšs autonome et qui enchaine bien. La liste des contes de lâouvrage Avec en gras et italique, ceux que jâai choisi de travailler Le serpent arc-en-ciel â SĂ©nĂ©gal type conte des origines Elle pilait, pilait, pilait encore â CĂŽtĂ© dâIvoirePourquoi les animaux ont-ils une queue â NigĂ©riaLâĂąne qui valait de lâor â Maroc type fable humoristique, plutĂŽt intemporel Loir-Endormi â Indiens dâAmĂ©rique type fable Ă morale TĂȘte de bison â Indiens dâAmĂ©riqueUn garçon dĂ©sagrĂ©able â Australie conte des origines, avec une pointe de fable Ă morale Deux amis â Nouvelle CalĂ©donieLe concours de la paresse â VietnamUn tigre stupide â IndeLe secret de Chang Lae â Chine conte avec des Ă©lĂ©ments merveilleux ThĂ©sĂ©e et le Minotaure â GrĂȘceUn troll de pari â NorvĂšgeMalik et FlĂšche â Roumanie conte type dâEurope â avec Ă©lĂ©ments merveilleux La pluie de nouilles â FranceLe chat et la souris â FranceAllergiques Ă la salade â UniversTentative de conciliation â Au bout du conteUn rĂ©veil difficile â Au bout du conte Les questionnaires de comprĂ©hension Format deux pages A5 portrait en vis Ă vis par questionnaire, pour une impression en A4 paysage ; sauf pour la dĂ©couverte du livre double A5 portrait. Si cela vous a plu, vous aimerez peut-ĂȘtre... 2016-02-24
18 contes de la naissance du monde fiche de lecture